Pierre Lune poésies symboliques

Pierre Lune poésies symboliques

Derniers instants

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Derniers instants

 

En souvenir de mon cousin germain décédé le 16 août 2OIO des suites d'un cancer foudroyant ...

les néons ont leur lumière bleutée sur le mur blanc

Encore quelques instants et derrière les paupières le néant.

 

Au bord de l'univers une courbe de vie

Se courbe et se replie

Se retire comme la mer tout est dit.

 

Chanson «Néant néon»interprétée par Jean Guidoni 2004

 

Son corps recroquevillé au fond d'un siège roulant,

Deux pauvres mains crispées sur les cercles chromés,

Il avance avec peine devant le magnifique jardin,

Le regard incrédule, les yeux embués de larmes...

 

 

 

 

Il n'y croit pas...

Pourtant...voilà si peu de temps...

 

 

La pelouse est si verte...

Et mille fleurs explosent en un bouquet de vie,

Entre les brunes pierres jaillissent des vivaces,

Les gros chaudrons de cuivre débordent de bégonias.

 

 

Non! ce n'est possible...

Tout cela il ne le verra plus?

 

 

 

 

Une douleur méchante tenaille son ventre ses reins,

Lui rappelant durement qu'il en sera ainsi,

Il se gorge, il se gorge, il doit se rassasier...

Avant que ses organes ses os soient complètement rongés...

 

 

Adieu maison coquette, les belles faïences de Gien...

Adieu la balancelle, petite passerelle de bois,

Adieu Ulysse alias pépé, le gros toutou chinois,

il doit quitter ces choses car le néant l'attend.


 

 

La voiture blanche à croix bleue arrive

Pour l'emmener vers la mort...

 

 

Pyjama de soie noire, belle tenue de soirée,

Dessus en fils d'or, un écusson brodé,

Allongé sur un lit de misère,

Le temps lui est compté...

 

 

 

Lumière blafarde, rideaux baissés,

Les moniteurs crépitent et s'affolent,

L'épouse pleure en silence ce qui lui reste de larmes,

Elle ne peut plus tricher...

Son visage porte déjà les stigmates de la veuve...

 

 

Il est maintenant l'heure de débrancher les tuyaux,

Aussi les fils ténus qui le reliaient à la vie,

Les écrans bleus sur le mur blanc s'éteignent...

Tip...tip... Tip... Tiiiiiip...

Et la courbe hachurée devient plate...

 

 

Puis on l'emporte encore bien que vivant,

Car le coeur sans cerveau bat encore...

On va lui enlever pour un autre ses yeux,

Il a donné son corps à la science...



 

 

 

 

 


 

 


 

 

 



07/06/2011
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