Pierre Lune poésies symboliques

 L'ostensoir à Pierrots

Depuis d'obscurs temps nous autres Pierrots Lunaires,

Les yeux écarquillés, nous fixons d'illusoires luminaires.

Tendant nos hyper-cous en nos communes fraises,

Nous savons bien pourtant qu'il n'en reste que braise.

Notre flambant Soleil peut-être est-il déjà mort...

Oh! L'Univers en trompe l'oeil est paraît-il... Amor.

Ah! mes Pierrots! nos plumes n'écrivent que des grimoires,

Et nos réalités n'existent qu'inversées en miroirs.

Regardez: certains astres étincellent mais à titre posthume,

Certaine de Bethléem agonise la légende se consume,

Et nos espoirs s'envolent sous la voûte violette,

Criblée de diamants noirs de lucioles folettes.

Pour sûr! amis Pierrots! notre croix c'est de ne rien à croire,

Nous, les falots, nos larmes se déversent en nos Lunes- Ciboires, 

Remplies de solitudes laiteuses et dépourvues d'hosties,

Notre peine se cache en nos secrètes sacristies.

Bah! si tout ce qui clignote est éteint,

Il reste Madame la Lune au blème fond de teint.

Oh! Lune véridique, Ostensoir à Pierrots débonnaires,

Votre plaintive litanie abreuve nos étranges limonaires.

pierre Lune extrait de mon recueil Poésies Anachroniques.