Mon jardin
Mon Jardin.
La bonne terre fraîche et bien noire,
Faite de grosses mottes grasses
Que l'on voudrait tant pétrir,
Cette matière maternelle fleurant bon la quiètude,
Je la bêche souvent.
Du tranchant pénétrant sa chair,
Il s'en dégage une vapeur sensuelle
Dans la rosée brumeuse du jour,
Et j'en respire apaisé l'enivrance.
Ah! entrailles nourricières de mon sublime jardin,
Vous inondez mon âme de paix.
Il s'étale bienheureux jouissant en égoïste,
Repu de fumier chaud abreuvé d'eau de pluie,
Il vient tranquillement mourir,
S'échouant près du vieux mur de lierre,
Et au travers duquel émergent de brunes pierres,
Revêtues de mousse généreuse et tendre à souhait.
Dressés le long de cette belle frontière,
Surveillent d'honorables hortensias,
Aux lourds pétales de femme,
Blancs, roses et bleus arrondis,
Habillés d'épaisses feuilles masculines
Á nervures saillantes,
Complètement criblées d'inombrables étoiles,
Galaxie végétale où scintillent mille soleils
Dans l'univers vert-jaune.
Concombres d'où s'exhalent intimement mêlés,
l'amer le fade et le sucré,
Tomates dont le duvet des tiges juvéniles
Distillent l'odeur poivrée,
Salades frisées pommées si fièrement alignées,
Débauche de rouge carmin
Pour nos luisants poivrons,
En livrée de vert-pomme
Pour leurs cousins germains,
Tout cet aimable monde gentiment cohabite.
Ah! s'il en était ainsi pour nous autres humains...
Pierre Lune. Extrait de mon recueil Poésies Anachroniques.
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