Pierre Lune poésies symboliques

Pierre Lune poésies symboliques

Résumé de la courte vie du poète

 

Jules Laforgue est né le 16 aôut 1860 à Montévidéo. (Uruguay) d'un père originaire de Tarbes, employé dans une banque d'affaire, Charles Laforgue et d'une mère originaire du Havre, madame Charlotte Laforgue, née Pauline Lacolley. 

Pauline était la fille d'un dirigeant d'une fabrique de chaussures de Montévidéo.

 

Jules est le second enfant du couple. La famille compte de nombreux enfants. (Madame Laforgue accouche tous les ans.) Le baptême du petit Jules à lieu le 28 aôut 1860 en l'église Saint françois d'assise (Montévidéo.)

 

En 1867 Le père de Jules après avoir passé quelques vacances à Tarbes laisse celui-ci ainsi que son frère aîné Émile, sous la tutelle d'un cousin, Pascal Darré.

 

En 1869 Les deux frères entrent au lycée de Tarbes comme internes, un lycée somme toute d'un niveau faible: les professeurs qui exercent ne possèdent aucune agrégation...

 

 

En cette fin d'année scolaire de 1870, Jules obtient une première distinction d'écriture.

Durant les deux années suivantes le nom du futur poète n'apparaît dans aucun palmarès.

Le pion des deux frères se nomme Théophile Délcassé ( plusieurs fois ministre au début de 1900.)

Jules Laforgue qui plus tard se détourna de la religion reçoit deux distinctions en 1873:

un accessit "d'instruction religieuse, un autre de composition française.

 

 

En classe de quatrième (1874), Jules alors âgé de 14 ans obtient un premier prix d'instruction religieuse, un encouragement en langue allemande, des félicitations en dessin, une dernière distinction en récitation.

Sa classe de troisième lui vaut un deuxième prix de récitation, une nouvelle distinction en allemand et une troisième toujours en instruction religieuse... Nous sommes en 1875.

 

Les Laforgue père  mère et progéniture rentrent en france de manière définitive en mai 1875. Ils se fixent temporairement à Tarbes avec leurs dix enfants. En novembre de la même année un onzième petit garçon, Albert voit le jour.

 

En seconde, jules maintenant adolescent ( 1876 ) est gratifié de trois nouvelles distinctions: en histoire, histoire naturelle,version latine, mais aucun prix... Il écrit déjà des vers qu'il dédie à une jeune fille de son âge, Marguerite et délaisse sans doute quelque peu les matières enseignées au lycée.

 

Octobre 1876 la famille au complet vient habiter Paris. Ils logent au 66, rue des Moines quartier des Épinettes. (Un nom de rue étrange pour celui qui perdit la foi...)

L'ami jules entre au lycée Fontanes, devenu depuis Lycée Condorcet.

 

1877, fatiguée par toutes ces grossesses, Mme Charles Laforgue  fait une fausse couche en ce début d'année. elle décède d'une pneumonie le 8 avril, elle avait 38 ans. Jules échoue au baccalauréat .( Sans doute la mort de sa mère...)

Jules échoue à nouveau son bac en 1878. D'après sa soeur Marie le futur maître des vers libres aurait tenté à trois reprises cet examen sans succès. À chaque fois l'écrit était un succès, mais sa timidité à l'oral empêchait toute réussite.

 

L'argent se faisant plus rare, Charles Laforgue et ses enfants abandonnent leur domicile et rejoignent le quartier du Val-de-Grâce au 5 rue Bertholet

 

Malade, le père de Jules repart vivre à Tarbes accompagné de ses huit plus jeunes enfants.L'aîné Émile part à l'armée, Jules et sa soeur Marie restent seuls rue Bertholet.

C'est à cette époque que notre poète qui a renoncé à ses examens cherche à collaborer avec des journaux afin d'améliorer quelque peu l'ordinaire. Il doit ses débuts à deux "petites feuilles" toulousaines, "La

Guêpe et "l'Enfer" auxquelles il propose des chroniques parisiennes, des poèmes "Au lieu de chercher à se créer une position", quelques dessins.

 

 

 

 

Le poème  pré-cité semble être une reflexion par rapport à l'inquiétude de son père. Celui-ci  se rendait compte que Jules, au mépris des nécessités de la vie, « nageait dans le bleu. »( Hélas c'est le propre de nous autres les Pierrots Lunaires... )

Du reste le poète fréquente avec assiduité la bibliothèque Sainte-Geneviève, lisant des essais philosophiques, Leconte de Lisle...

 

On le voit aussi souvent au quartier Latin dans les soirées des "hydropathes", sortes de soirées qui réunissait des poètes, chansonniers, comédiens, musiciens, bref une pépinière d'artistes de 

tous horizons. 

 

C'est lors de ces soirées que Jules Laforgue se lie d'amitié avec un  jeune homme de lettres, Gustave Kahn ( 1859-1936. Théoricien du vers libre en 1912.) Il fait également connaissance avec un chercheur de son âge, Charles Henri ( physicien et chimiste. ) Grande rencontre aussi avec  Paul Bourget, 28 ans, déjà connu dans le monde littéraire.( Le démon de midi 1914. )

Si Bourget encourage le jeune Jules, il ne prend pas de gants pour lui prodiguer des critiques concernant "ses écrits philosophiques"

 

Le 25 décembre 1880 une prose de Laforgue "Les fiancés  de nöel" paraît dans un magazine " La vie Moderne" Pour la première fois, Le nom de Laforgue figure au sommaire d'un périodique parisien.

 

  

Laforgue fréquente les cours d'esthétique à l'école des Beaux Arts sous la houlette de Taine(philosophe et historien: l'oeuvre littéraire conditionnée par le milieu géographique et social.) Notre poète visite des musées, participe aux ventes à l'hôtel Drouot, se lie avec quelques artistes.

Il envisage d'écrire des essais concernant les peintres qui "ont crée un monde" et pas des moindres... ( Angelico, Michel Ange, Léonard de Vinci, Rembrandt, Wateau, Delacroix, Manet...)

 

Jules trouve un emploi de secrétaire le matin à la Gazette des Beaux Arts. Il perçoit 150fr par mois. Le directeur de cette revue se nomme Charles Èphrussi. Celui-ci a des liens de parenté avec la famille Rothschild. C'est dire la fortune de ce Charles...

Laforgue compose une nouvelle " Stéphane Vassiliew" non publiée(mystère), tente d'écrire un roman avec comme personnage central "un raté"« autobiographie de mon organisme, de ma pensée, transposée à un peintre» comme il plus tard avec son habituelle ironie douce-amère. D'ailleurs nous retrouvons très souvent ce ton dans les poésies de Jules Laforgue. Je dirais... "une ironie dérisoire et souriante", de celles qui cachent souvent une grande timidité et un pessimisme chronique.  

 

Il rédige de nouveaux poèmes dits "philosophiques" regroupés dans un recueil qui porterait ce titre: "Le Sanglot de la Terre". Ce recueil exprimerait ses angoisses métaphysiques, car il en est obsédé. En effet peu après la mort de sa mère Jules a perdu complétement la foi.

 

Il soumet des vers à Paul Bourget et fait connaissance avec une femme de lettres "minaudière" Madame Multzer.séparée de son époux. Cette poètesse  reçoit chez elle rue Denfer Rochereau, des écrivains, journalistes, des directeurs de petites revues, toutes personnes qui veulent bien la féliciter avec une certaine complaisance pour la qualité de ses poésies... Les écrits de cette dame portent la pompeuse signature de Sanda Mahali.

 

Laforgue corrige d'un oeil bienveillant les vers malhabiles de Sanda. Certes il aurait pu obtenir des faveurs de "ce bas bleu" mais sa timidité empêchait tout rapprochement inconsidéré. De plus le poète avait peur d'engager des dépenses trop conséquentes pour lui.

 

 

 

En plein été sa soeur Marie s'absente quelque temps pour aller au chevet de son père gravement malade à Tarbes. Jules se retrouve seul et connait la misère. Ses maigres repas consistent à croquer une petite tablette de chocolat "Lombart" l'équivalent des produits discount d'aujourd'hui... Il se nourrit aussi en achetant deux sous de pain. ll doit se résoudre à laisser l'appartement de la rue Berhelet. Désormais il se contente d'une modeste chambre( un garni) de la rue Monsieur Le Prince. Il paie son loyer à la semaine... 

 

En janvier ou février l'ami Jules collabore à une revue allemande grâce sans doute à Bourget. Courant juin il publie dans "La Vie Moderne" un article un peu satyrique« Le public des dimanches au Salon» En septembre il publie également dans cette même revue un poème en forme de prose "Tristesse des réverbères.

En septembre également le périodique parisien "L'Art de la Mode" fait paraître "Ballade de retour" signé de notre poète.

Son poème en prose lui rapporte Vingt Francs... Par contre son deuxième article "La Ballade" ne lui fut jamais payée.

 

 

Paul Bourget ayant eu vent que le lecteur attitré de l'impératrice d'allemagne, Amédée Pigeon, abandonnait son poste pour rentrer en France, propose à Jules alors dans le besoin de le remplacer.

Appuyé par Charles Ephrussi, personnage influent dans les milieux littéraires entre- autre, le jeune poète obtient donc la vaccation.

Il percevra 9000Fr par an, un logement au "Prinzessinen Palais" ainsi que les services d'un domestique particulier.

 

Malgré ces nouvelles réjouissantes, le jeune poète ressent une très grande peine. En effet, le jour de sa nomination son père décède à Tarbes...

Les préparatifs de départ l'empêchent d'assister aux obsèques de l'auteur de ses jours.

 

Sachant que ses revenus seraient confortables, Jules informe sa soeur Marie qu'il subviendra aux besoins de deux de ses plus jeunes frères, Charles et Adrien.

 

Le 29 novembre il part en direction de Coblentz, là où réside l'impératrice.

Le lendemain il se trouve en présence de l'impératrice.«Elle m'a souhaité la bienvenue, m'a questionné sur ma carrière, m'a plaint longuement de la mort de mon père, m'a demandé qui soignerait mes jeunes frères, que je lui en donne des nouvelles, et cela si sincère! j'étais confondu.»

 

Jules Laforgue commence immédiatement sa nouvelle fonction: chaque soir il devra donner lecture pendant 1heure à l'impératrice.

Souvent en fin de matinée il commentera les principaux articles du "Figaro", du journal "Des Débats", des romans recommandés par la"Revue des Deux Mondes".

 

Le 1er décembre, l'impératrice rejoint Berlin. Jules la suit. C'est le début de nombreux voyages motivés par des changements de résidences saisonniers.

Quelques jours plus tard notre jeune poète rencontre Th.Lindenlaub,

correspondant du "Temps" ainsi que deux jeunes musiciens Belges de

Wallonie, le violoncelliste Eugène Ysaye et son frère, le pianiste Théophile Ysaye, qui deviendront ses meilleurs amis lors de son séjour en allemagne. 

 

L'impératrice Augusta quitte Berlin chaque année au printemps.Ainsi ce 20 avril 1882 Laforgue séjourne à Wiesbaden. Il s'y ennuie énormément...

Début mai nouveau séjour à Baden-Baden et ce jusqu'au 7 juin. L'ami Jules s'y morfond... Puis retour à Berlin pour une semaine.

Du 15 juin au 25 juillet il accompagne l'impératrice à Coblentz, ville qu'il trouve à son gôut:« C'est une ville que j'adore» écrit-il à son ami Charles Henry.«Il y a des ruelles extraordinaires, des maisons à pignons, un vieux pont gigantesque aux piles duquel poussent des arbustes.Et les quais, la manoeuvre des radeaux, etc. J'apaise toutes mes nostalgies de bonhomme né dans un port de mer.»

 

Du 25 juillet au 15 août Jules se retrouve à Hombourg. C'est une station thermale mondaine...« Beaucoup d'Anglaises, des fêtes, des toilettes, "des Anglaises à chaussettes", des chapeaux Greenaway.» 

 

Après le château de Hombourg notre poète réside durant trois semaines au  château de Balsberg, près de Potsdam.

Le 5 septembre l'impératrice Augusta, très satisfaite des prestations de Jules lui octroie deux mois de congés. Il en profitera pour retourner à Tarbes près de ses frères et soeurs.

 

Durant son séjour à Berlin, Laforgue rencontre un artiste allemand, Max Klinger, sculpteur, peintre et graveur. Il apprécie particulièrement les eaux fortes de celui-ci. Depuis plusieurs années, la poésie n'est pas le seul centre d'intérêt de Jules. Il aime toutes les formes d'art qui sans doute influencent inconsciemment ses écrits.

 

Vers la fin octobre, revenant de Tarbes, il fait halte Cinq jours à Paris, ensuite il reprend ses fonctions de lecteur à Baden-Baden.

Il entre alors en longue conversation avec Maxime Du Camp ( un proche de Gustave Flaubert dans sa jeunesse) qui, chaque année rend visite à l'impératrice. Je vous laisse deviner quel fut le principal sujet de cet entretien...

 

De nouveau après Baden, quinze jours à Coblentz, retour à Berlin courant novembre.

 

Les lettres de Laforgue datées de 1882, adressée à Éphrussi (son protecteur), à son ami Charles henri ou à Sanda Mahali qui sollicite toujours l'obligeance du poète rèvèlent un enjouement sans bornes  sans doute lié à l'aisance que lui procurent ses fonctions. Il est loin le temps de la tablette de chocolat et les deux sous de pain...

Du reste ses  poèmes «philosophiques» rédigés en des jours difficiles

 lui semblent médiocres...

 

 

 

Lettre de Jules Laforgue adressée à Madame Mulltzer dite Sanda Mahali en septembre 1882.

 

 

La suite bientôt...



10/02/2011
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