Un Mauvais Rêve
Un Mauvais Rêve
Souvent, au carrefour de mes rêves,
J'aperçois ta silhouette triste et gracile.
Tu portes un strict tailleur noir croisé,
Dessous un corsage blanc plissé,
D'où émerge d'argent vif Jésus notre sauveur.
Tes longs cheveux forment un suaire mauve,
Et croulent à la base de tes reins,
Ils encadrent un pauvre visage émacié,
Celui d'un ange "porcelainisé".
Tu évolues ainsi légère sous la Lune blafarde,
En cette forêt funeste plantée de croix lugubres,
Où poussent un peu partout des ronces en fer rouillé,
Et dans laquelle s'amusent des ombres cadavériques.
Tu danses parmi les plaques de marbre
Cassés de regrets éternels,
Les pots de chrysanthèmes puantes
jonchent les allées sous tes pas.
De ta main gauche translucide,
D'où saillent inextricables
Une myriade de veines bleues,
Tu agites en tous sens un goupillon de bronze.
Des gouttes de cristal mortifères s'en échappent,
Mouillant les crucifix elles font pleurer les tombes...
Ce sont des bulles de vie qui éclatent...
Commes celles d'un champagne bien frappé.
Et le matin arrive avec ses chants d'oiseaux,
Le noir s'effrite enfin sous l'espoir de l'azur,
Alors mon rêve s'enfuit par les volets ouverts,
Et toi tu es là, chaude et vivante...
Baignant sous un rai de soleil à côté de ma couche.
Pierre Lune. souvenir au matin du jour des défunts en 1997;
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 2 autres membres